Déclaration processus électoral

DECLARATION A PROPOS DU PROCESSUS ELECTORAL

 

Ayant reçu mandat de la Conférence Episcopale Centrafricaine de suivre attentivement le processus électoral des élections présidentielles et législatives 2011, et considérant la nécessité de publier une déclaration qui prend en compte tout le processus électoral, le Bureau National réuni en session extraordinaire le mercredi 29 Juin 2011 approuve et publie la présente déclaration.

 

CONSIDERANT

  Que le processus électoral s’articule autour des étapes suivantes : Recensement des électeurs,  Campagne électorale, Scrutin et Contentieux  Electoraux, et que chacune d’entre elles doit être attentivement analysée ;

 

RELEVE

  D’abord que sur le plan de la sensibilisation, de graves difficultés ont été mises en évidence à cause de  l’insécurité existante dans certaines Préfectures, ce qui a engendré des difficultés dans le recensement ;

Ensuite que la plus grande entrave à la gestion correcte du processus électoral a été l’inobservation des dispositions du code électoral par les acteurs du processus et conformément à l’Art. 32 du code électoral ;

 En fin que le fait d’avoir utilisé la carte d’électeur pour en faire des récépissés sans la procédure de contrôle populaire prévu  à l’art 33 du code électoral et le fait de ne pas délivrer de vraies cartes d’électeur a pu engendrer des fraudes et toute la somme d’irrégularités déjà dénoncées.


RAPPELLE

  Avoir déjà publié une déclaration à l’issue du premier tour des élections et le Bureau National ne peut que confirmer ce qui a été publié dans ladite déclaration ;

 

SOULIGNE

 Que l’implication de la Commission Episcopale « Justice et Paix »  s’est traduite par le déploiement de 514 Observateurs et que leur travail a fait l’objet de réflexion publiée sous la forme d’analyse des grilles d’observation Electorale (Editions « Justice et Paix » Centrafrique, Bangui 2011, ISBN 97 32919 544 028).

 

CROIT NECESSAIRE

 Mettre en exergue des éléments fondamentaux que l’observation électorale a relevés :

-        Les difficultés de lecture des listes électorales affichées en désordre ayant pour conséquence l’abstention de près de 42,77 % des électeurs (35,79 % sur base nationale) ;

-         La disponibilité des matériels appropriés ;

-         La très forte présence des Délégués des Candidats ;

-         Dans 25% des bureaux de vote, des intimidations et des perturbations tant à l’intérieur qu’autour du bureau de vote ont été observées ;

-         Des procédures de gestion du vote (Signature des PV : 97,83%, Comptage des voix : 98,21%, Dépouillement sur place : 97,99%) substantiellement régulières.

 

CONSTATE

  Que pendant le deuxième tour, on a eu à relever (par les 255 Observateurs Nationaux)

-  Un faible taux de participation ;

-  L’ouverture des bureaux de vote après l’heure prévue par la loi ;

-  La présence visible des forces de sécurité dans certains centres de vote ;

- Intimidations et perturbations par les autorités administratives, militaires et certains représentants des candidats ;

-  L’affichage des listes électorales hors des centres de vote ;

-  Irruption des forces de sécurité dans certains centres de vote ;

-  L’expulsion de certains électeurs des centres et bureaux de dépouillement ;

-  Le non affichage des résultats dans certains centres et bureaux de vote.

 

DEPLORE

  Que pour ce qui concerne l’observation électorale auprès de la CEI tandis que la Commission Electorale  même examinait le PV des Bureaux de votes l’accès nous a été interdite pendant 12 heures sans aucune explication.

Que le grand absent de ce processus électoral était la politique,  comme désir et projet de société. Les idées et les propositions qui visaient à montrer un projet de société étaient « Marchandise très rare ».

Cette observation est valable pour la quasi totalité des Partis Politiques en lice.

Que la violation du Code Electoral était la préoccupation principale de ceux qui étaient appelés à l’appliquer soigneusement.

 

REMARQUE

 Qu’il y a eu dans plusieurs localités la tentative de fraudes pour changer les résultats de la volonté populaire et faire élire des Députés de quelque bord bien identifiés ; mais se réjouit du fait que certaines de ces tentatives de fraudes n’ont pas abouti grâce à la vigilance des populations ; et note avec satisfaction que la Cour Constitutionnelle a annulé et redressé une grande quantité de proclamations des députés faites par la CEI ;

 

CONVAINCU

Que les élections parfaites existent seulement dans les rêves de ceux qui y croient, et espère que le peuple Centrafricain aura droit à des élections transparentes, honnêtes et fiables à l’avenir;

 

EU EGARD A CE QUI PRECEDE

  Le Bureau National propose des observations générales sur le processus électoral en souhaitant qu’elles soient reçues avec l’esprit de Vérité, de Justice et de Paix dans lequel elles sont formulées :

-         Engage toute la structure nationale de « Justice et Paix » à œuvrer pour la formation politique  de tous les chrétiens et les personnes de bonne volonté qui voudraient bien faire chemin avec eux ;

-         Affirme la nécessité que les organes de juridiction (et en première place la Cour Constitutionnelle) fassent leur travail en pleine indépendance ;

-         Demande à tous les Acteurs politiques de « reprendre le chemin » par les fondamentaux d’une gestion politique correcte et de s’engager d’avantage dans la réflexion, le partage, la comparaison critique des différents projets de société, et rappelle que la recherche du pouvoir par la force ne peut aboutir qu’à la violence, qu’à l’obsession du privilège, qu’à la mort de la fraternité ;

-         Propose la mise en place d’un organe permanent de gestion des élections et un toilettage objectif du Code Electoral sans petits calculs ;

-         Appelle à la constitution d’une liste électorale informatisée comme le prévoit le code électoral et ses modificatifs ;

-         Invite les acteurs politiques au respect des principes de la démocratie et à la retenue devant des comportements qui pourraient plonger le pays dans un désordre et d’exercer les voix de recours prévues par la législation pour le règlement et pour les conflits ;

 -         Exhorte le peuple centrafricain à la vigilance vis-à-vis des politiciens et à regarder l’avenir de notre pays en projetant une nation construite sur la base d’un Etat de droit ;

-         Lance un appel pathétique à la communauté internationale afin de poursuivre ses efforts visant la consolidation de la paix en République Centrafricaine. 

 

REMERCIE

 -         De tout cœur toutes les personnes qui ont travaillé pour une observation électorale indépendante ;

-         Les Responsables du bien public pour avoir bien voulu apprécier l’engagement de la société civile ;

-         Les Partenaires internationaux qui nous ont donné les moyens pour acquérir les connaissances nécessaires pour un engagement fort et libre.

En particulier nous voulons remercier le PNUD, l’Union Européenne et le Secours Catholique.

 

 

                                                      Fait à Bangui, le 30 Juin 2011.

 

 

                                                      Le Président de la C. E.J.P.

                                                                               Mgr. Albert VANBUEL

 

 

 

 

 

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