Message noel 2010

Message du Bureau National de « Justice et Paix »

pour le temps de Noël 2010

 

Le temps de Noël est le temps dans lequel on fait l’expérience que la nouveauté  est toujours la présence de Dieu parmi nous. Une présence, celle de Dieu, qui nous donne espérance et force pour le suivre dans notre vie et pour travailler pour que notre monde soit toujours plus ouvert à son amour.

Dans ce temps il est bon de souligner la chance que notre Pays vit : la chance de grandir dans la démocratie qui est le signe de la coresponsabilité de nous tous par rapport à notre Pays. Le mystère de l’Incarnation du Verbe nous pousse à prendre en compte à sa juste valeur la réalité de notre chair, la consistance de notre situation sociale et politique. Aussi les modes et les procédures établis pour que cette espérance pour notre Pays devienne une réalité.

Le Bureau National de la Commission Episcopale « Justice et Paix » de Centrafrique adresse ce message pour aider les chrétiens catholiques dans leur travail de discernement afin que la construction de la cité soit toujours orientée et fondée sur notre foi. Il faut le dire tout de suite et avec force : l’Eglise, notre Eglise, a de la vraie estime pour chaque chrétien et Elle ne veut pas se substituer au discernement auquel chacun de nous est appelé. Il n’y a pas des candidats ou un candidat qui est soutenu de l’Eglise.

L’Église nous donne, tout simplement, des critères pour aider le chrétien dans son choix en tant que citoyen. Il est important de souligner le fait que le processus électoral est composé de trois parties : la première phase étant le temps du recensement et de la campagne électorale, puis suit le temps du vote et ensuite le temps après le vote.

Le Code électoral en vigueur (la loi 09.016) détermine d’une manière claire les procédures à suivre. La Conférence Episcopale lors de sa session du 16 mars 2010 a souligné avec force la nécessité que ce texte soit respecté.

Nous rappelons que le recensement et l’établissement des listes électorales fiables signifient établir que seuls les citoyens centrafricains, âgés de 18 ans révolus, habitants dans un lieu donné depuis six (6) mois peuvent participer au vote. Les procédures établies, et qui doivent être respectées, garantissent un contrôle populaire. Tous peuvent (et doivent) participer pour que la rédaction définitive soit correcte. Avoir plusieurs cartes d’électeur, se rendre à voter avec la carte d’une personne décédée … signifient enfreindre la loi et commettre une action mauvaise et une infraction pénale. Les chrétiens catholiques ne doivent absolument pas vivre dans le mensonge, de plus, ils veilleront pour que cela n’advienne pas.

La tricherie ne peut pas engendrer la paix. Notre pays a besoin de grandir dans la paix.

Il est bon de vérifier son inscription sur la liste électorale, de vérifier que ceux qui n’ont pas droit soient rayés.

Dans le temps qui précède le jour du vote il est bien de  s’informer en sorte de connaître chacun des différents candidats aux élections et de chercher  à comprendre les programmes, les objectifs et le projet des candidats. Il est aussi important ne pas empêcher ou gêner les manifestations organisées par les différents candidats lors des campagnes : permettre que ceux qui ont une position différente de la nôtre puissent s’exprimer c’est le signe du pluralisme de la démocratie.

La deuxième étape est constituée par le vote proprement dit. Il faut se présenter soi-même devant le bureau de vote de sa circonscription, patienter s’il le faut et aussi longtemps que cela peut durer jusqu’à déposer son bulletin dans l’urne.

Les critères que notre Eglise nous donne sont de deux types : quant à l’agir du candidat, quant au programme qu’il nous propose pour que notre Pays progresse.

Quant à l’agir des candidats il faut voir le comportement des candidats dans leur service public, l’honnêteté, le respect de la parole donnée.

Déjà le fait de faire des « cadeaux électoraux » signifie avoir face à soi une personne qui veut t’acheter… et les chrétiens ne se vendent pas, ne se prostituent pas. Le choix d’un jour pèse cinq ans et non pas le temps d’une digestion…

Puis il est question de voir le programme proposé et les moyens envisagés pour le réaliser : promettre de choses impossibles c’est se moquer des gens. Faire attention aux choix moraux qui sont le fond des activités envisagées et les moyens relatifs c’est important.

Le choix des Députés est le choix de ceux qui feront les lois pour notre Pays dans les cinq (5) prochaines années.

Les chrétiens qui veulent avoir un rôle actif dans les élections peuvent s’approcher du Responsable de la Commission de Justice et Paix de leur Paroisse, ou de leur Diocèse. Le Bureau National est toujours ouvert (Centre Jean XXIII) et il travaille dans le respect des compétences des différentes structures de Justice et Paix.

La troisième étape est le temps après le vote : Le temps de la vérification de la régularité du scrutin. Nous savons bien que cela est normal et il ne faut pas  penser que la « contestation électorale » soit en soit négative. Toujours est-il qu’elle doit être faite selon les procédures prévues par la loi. Cela est fondamental. La violence engendre la violence. Le droit est la manière pour régler les conflits, les différends qui peuvent surgir.

L’Eglise catholique est engagée dans le travail d’observation électorale pour que le vote soit la chance que le Pays peut saisir. Apprendre à bien utiliser les voies de recours prévues par la loi, notamment le recours à la Cour Constitutionnelle, reste la manière plus indiquée pour gérer correctement sa propre responsabilité.

Au cas où il y aura un deuxième tour, chaque chrétien est appelé à adopter un comportement responsable, comme il en a été au premier.

C’est l’assurance que les fils du Pays ont pu s’exprimer librement et que leur choix est respecté qui génère la paix.

 

Le temps de Noël nous demande de nous approcher du mystère de notre humanité comme à la réalité assumée par le Verbe pour sauver les hommes.

Dans cette humanité il y a la dimension sociale et  politique qui doit être appréciée à sa juste valeur. L’homme est un être de relations qui à partir de la famille, s’ouvre à toute la société. 

Nous savons que notre humanité annonce un Amour de Dieu plus grand et pour cela nous savons que s’arrêter à la question des procédures n’est pas suffisant : il est bon de prier pour notre Pays pour que tout se passe dans la vérité et dans le calme.

 

Le Bureau National de Justice et Paix



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